Rencontre avec Yorgos Archimandritis

Yorgos Archimandritis est auteur de documentaires radio pour France Culture. Il est également journaliste de grands entretiens publiés dans la presse internationale. Il fait ses études de littérature en France.

À la suite d’un doctorat obtenu en 2000 et sans idée exacte de ce qu’il voulait faire, il se dirige vers la radio France Culture. Après avoir envoyé plusieurs candidatures pour travailler dans l’émission « Tire ta langue » sur la linguistique, on lui propose de faire un documentaire sur la langue grecque au XIXe siècle.

Il réalise ensuite plusieurs longs documentaires et entretiens. Parallèlement, il écrit des livres d’abord en Grèce puis en France. Il travaille également pendant 2 ans à la radio nationale grecque. Désirant travailler pour la Grèce et vivre à Paris, il pense aux petits formats (en 5 minutes) où il enregistrait des personnalités qui parlaient d’un seul sujet. Il fait la même chose pour son émission en Grèce.

La radio lui a permis de développer le sens des longs entretiens. Il comprend alors l’importance de la préparation à cet exercice, pour comprendre et déchiffrer la personne. Surtout, de laisser suffisamment de place à l’autre pour se livrer. L’un des entretiens qui l’a le plus marqué : celui qu’il fait avec Jeanne Moreau.

En 2008 il est nommé ambassadeur culturel en France, à l’occasion de la présidence européenne française du conseil de l’UE. Plus récemment c’est la Fondation Hellénique pour la culture qui lui délivre ce titre.

Concernant ses interviews, Yorgos Archimandritis nous a partagé des méthodes à adopter pour améliorer la qualité des échanges selon lui :

1. Demeurer ouvert à l'inattendu. Il faut conserver la trame de ses questions, tout en les orientant en fonction de ce que notre interlocuteur va dire. Maurice Béjart, par exemple, lui répondait par fragments et phrases courtes, ce qui conduisait Yorgos à s'adapter à lui.

2. Ne pas craindre les moments de silences, savoir les accueillir, et lutter contre le désir de meubler. Michel Houellebecq prenait son temps lorsque Yorgos l'interviewait. Il y avait ainsi de grands moments de silence, parfois difficiles, mais qui doivent être acceptés.

3. Les interviews les plus riches sont celles avec des personnes que l'on ne connaît pas. Aussi gagnera-t-on d'autant mieux à aller à leurs rencontres.

4. Il faut savoir quel va être l'équilibre dans la façon dont on pose les questions. Puis, à un moment, on tire sur un fil, on sent que la personne nous emmène sur un terrain nouveau. C'est cela qu'il faut aller chercher selon Yorgos Archimandritis.