Rencontre avec Marina Rafenberg

Mercredi 29 mars : Rencontre avec Marina Rafenberg, correspondante pour le journal Le Monde. La liberté d’information et le monde de la presse sont particulièrement mis à l’épreuve en Grèce.

Notre invitée a pu nous permettre d’établir un meilleur état des lieux sur la situation. Le premier ministre Mitsotakis possède un grand pouvoir sur les médias en raison du financement qu’ils leur délivrent. Mais ce financement entrave grandement la liberté d’expression puisque les médias sont contraints d’orienter leurs articles selon le parti politique du chef de l’État.

Les intérêts commerciaux divers sont donc au cœur de l’information et empêchent une couverture médiatique qualitative. Ce contrôle idéologique met fortement à mal le travail journalistique et plusieurs actions portées par le gouvernement ont été dénoncées. On parle notamment d’espionnage téléphonique de reporters ou encore de poursuites abusives contre les journalistes.

En effet, la police se sert de textes de lois comme l’article 191 du code pénal, qui aborde la notion de Fake News. En raison de certains termes utilisés et d’une formulation du texte, il est relativement simple de condamner un journaliste à la prison pour une durée maximale de 3 ans.

La pression qui s’exerce sur les journalistes est très grave, ils sont régulièrement soumis à des tentatives d’intimidation les contraignant à se soumettre aux volontés et idéologies du chef de l'État. La confiance des Grecs envers les médias est donc particulièrement faible. Les institutions comme RSF tentent de faire évoluer la situation et de mobiliser des organismes internationaux pour faire pression sur le gouvernement.

Pour conclure, c’est surtout la pression internationale qui pourra changer les choses. L’Union Européenne joue notamment un rôle important dans cette bataille pour la liberté d’expression en ayant recours à des règles inscrites dans l’European Media Freedom Act.